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Nous avons le plaisir de vous inviter à :
« Stéphane Bérard, Frédéric Brice, Alexandre Gérard »
du mardi 13 au samedi 17 avril
Vernissage le samedi 17 à partir de 18 h
Projection de l’ « l’Ecart » de Stéphane Bérard
» au 153 rue du Chevaleret à 20h00
Une proposition de Charlotte Guillemin
En espérant te voir à cette occasion
Amicalement
Alexandre Gérard
Stéphane Bérard
" Soudain tout le concerne. Donc, a priori, la première lecture parait plutôt hermétique et la maturation désastreuse. Ses activités sont menées dans un "chenil d'hypothèses" où l'idée de sérieux (omniprésente) est indissociable de la pureté navrante. (...) Il recèle les idées dites de "tendance"
(inscription dans le social, l'architecture et le design, le négoce...) avec l'aplomb d'un Pierre Daco (cf. "Les triomphes de la psychanalyse" Marabout, 1969) qui, au guidon de son argumentaire, enchaînerait virages relevés et ornières de relance."
Xavier Boussiron in catalogue "Ce que je fiche" Frac Paca / Le cairn centre d'art, 2003.
Arôme Pénis pour préservatif en flacon avec compte-gouttes, Bagues-savon: autant de tubes possibles tirés d'un carnet de projets inépuisable. Stéphane Bérard monte à l'assaut de la réussite et réalise d'ambitieux longs métrages où l'on voit Alexandre Gérard en thésard sociologue, Eric Mangion en directeur ANPE... Nathalie Quintane en écrivain roumaine exilée.
A côté, tiré de l'image de trois immeubles qui s'effondrent, Stéphane Bérard réalise une maquette comme projet architectural (béton armé et machines à fumée) en carton et ouate ( pour la fumée) ; titre : les modules précaires. Un tragique discret home made.
Alexandre Gérard.
Alexandre est l’acteur principal présenté par Stéphane Bérard (dans le long-métrage « L’Ecart »). C’est aussi son cadet. Tel un spin-off (un personnage télévisé secondaire qui devient à son tour un héros), il présente des pièces. Alexandre Gérard est maigre et ses interventions sont d’une discrétion trompeuse.
S’il veut déposer le brevet de farce et attrape « Pissez-rouge », il s’enferre dans des discussions à n’en plus finir avec l’administration. S’il dépose une annonce, il la veut cryptique : « urgent, aut comp fo ch cha mu », (urgent auteur compositeur folk cherche chanteuse musicienne). Il est tout étonné qu’on lui réponde, qu’on le comprenne à demi-mot. Si, suivant une antique tradition, il se scarifie, c’est une maquilleuse de cinéma qui lui impose sur le poignet le sigle Tefal, un malheureux accident domestique.
Dans une file d’attente de banque, avec une facilité diabolique, il laisse tomber une plaque de verre, elle se brise. Les mamies échangent excuses, condoléances et commentaires moqueurs, embarrassés. Un jeu de rôle faussement bon enfant entre le manipulateur et le grand dadais.
Frédéric Brice.
A la différence de Stéphane Bérard et Alexandre Gérard , Frédéric Brice agit à distance, et pourtant lui aussi se trouve au milieu, comme un intrus guetté par l’architecture biscornue de boîtes de nuit. Ici il n’y a personne, que des édifices et façades dépouillés de leur éclairage nocturne.
Comme le souvenir confus et pourtant froidement clair, au petit matin, des
conversations entendues la nuit dernière.
Ainsi Frédéric Brice tente de décortiquer les signes :
qui a pu faire ça, qu’y faire ? Que s’est-il passé
? Quelles pulsions, quelles mastications de sens se cachent derrière
la sophistication affirmée de ces bâtiments ? Les règles
qu’on s’impose dans une quête d’ordre ne font que souligner
les rêves qu’on se refuse.
Des glissements encore sur la pente de l’inconscient : Frédéric Brice tente de représenter l’évasion mentale, de donner une forme à la poche d’ombre que recèle idéalement tout bâtiment, notre abri.
Fb sans cesse déplace les représentations : la grotte devient une poche qui se situe à l’extérieur, et aussi, « au nord de l’auréole ».
Une quête impossible, similaire à sa tentative de trouver le lieu naturel de toutes ces plantes en pot, posées sur les balcons des villes, et qui semblent arrachées à un ailleurs fantasmé.
Frédéric Brice mène une recherche à froid et sa
position d’observateur le laisse à découvert.